ARTICLE PPSS


Dans cet article nous mettons en évidence l’idée fausse qui considère que les blessures dites par couteau signifient automatiquement: par un coup de couteau, une pénétration, alors que la majorité des attaques au couteau entraînent en effet des entailles, des incisions.

Ces distinctions sont d’une grande importance, en particulier pour ceux qui luttent contre la criminalité et le terrorisme et qui s’engagent face à ces agressions au couteau, mode opératoire en augmentation constante ces dernières années en Europe.

Nous commencerons cependant cette réflexion par une question !

Pourquoi tant de terroristes et de criminels se tournent-ils vers les armes blanches, tranchantes ?

La revue américaine « Law Enforcement Today » a publié le 2 octobre 2019 un article intitulé :

« FBI: More people killed with knives, hammers, clubs and even feet than rifles in 2018 ».

« En 2018, plus de gens ont été tués par armes blanches, couteaux, cutter, marteaux, clubs et coups de pied que par des fusils »

Le FBI montre très clairement que l’arme tranchante représente un plus grand danger dans la société d’aujourd’hui que les armes à feu. Dans un communiqué, on peut lire :   

« Près de quatre fois plus de personnes ont été poignardées à mort que tuées par des fusils en 2017 ».

Ces dernières années, nous pouvons clairement voir une augmentation massive de ce type d’attaques au couteau, particulièrement violentes et efficaces, du point de vue des agresseurs, dans le monde entier.

En 2016, deux soldats ont été attaqués par un homme armé d’un couteau en Belgique, et en 2018, un prisonnier « en vacances d’une journée » a poignardé deux policiers

Le 20 juillet 2018, au moins 14 personnes auraient été blessées lors d’une attaque au couteau survenue sur un bus en Allemagne.

Le 13 mai 2018, quatre personnes ont été blessées et une tuée lorsqu’un assaillant armé d’un couteau criant « Allahu akbar » les a attaquées en France.

Deux étudiants ont poignardé à mort un policier en Italie en juillet 2019 après qu’un présumé trafic de drogue ait mal tourné.

Et nous nous souvenons encore du 29 novembre 2019, lorsque cinq personnes ont été poignardées (deux mortellement) par Usman Kan dans le centre de Londres.

Il s’agissait d’une attaque des plus basiques, qui peut facilement être reproduite par n’importe quelle personne avec l’intention d’infliger la mort et des blessures au plus grand nombre.

Le choix des armes était : deux couteaux. Il s’en est pris à des participants à un congrès, dans un centre de conférence très fréquenté, afin de maximiser les blessures qu’il pouvait causer aux multiples victimes dans un espace clos, avec l’intention de continuer à le faire à l’extérieur, en l’occurrence la zone du London Bridge.

Mais revenons à la question de savoir pourquoi ces individus vicieux et impitoyables se tournent de plus en plus vers les armes tranchantes ?

L’obtention, la vente ou l’achat d’armes à feu, l’exportation ou l’importation de ces armes et/ou leur transport, comportent un risque considérable de nos jours.

En raison de la menace mondiale du terrorisme, les services de renseignement et l’ensemble des services de sécurité du monde entier surveillent de très près tout ce qui est capable de tirer des balles. Le risque d’être arrêté pendant les étapes de préparation d’une attaque est, aujourd’hui, tout simplement trop élevé pour la plupart des terroristes ou criminels. En raison de ce facteur et de la stratégie de la plupart des gouvernements pour lutter contre les causes et effets du terrorisme, il est devenu extrêmement difficile pour les terroristes de planifier et d’exécuter une attaque à grande échelle.

Les terroristes déterminés ont compris que garder un profil bas, travailler seul, rester sous le radar du renseignement pendant l’étape de planification, choisir une arme qui passe inaperçue et un endroit très fréquenté finissent par augmenter leurs chances de « succès », surtout dans des agglomérations comme Londres, Paris, Bruxelles, etc. capitales extrêmement peuplées. Ils n’ont plus besoin de bombes ou d’armes automatiques. Les objets tranchants, couteaux et machettes sont devenus des armes de choix pour de nombreux assaillants, dit « loup solitaire », en partie également en raison de la faible préparation requise (que ce soit contre un individu ou une foule).

Nous devons également accepter que les couteaux soient des objets usuels, facilement disponibles, et cela ne va pas changer, Peu importe ce que la loi dit ou dira à l’avenir, nous ne pourrons pas empêcher les gens d’entrer dans une cuisine ou une quincaillerie locale, de prendre un couteau et de poignarder au hasard d’autres passants dans la rue.

Si un individu a l’intention de causer du tort à d’autres personnes à l’aide d’une arme tranchante, alors les services de renseignements et les forces de l’ordre auront toujours du mal à anticiper de telles atrocités.

Les couteaux sont également plus faciles à dissimuler, ce qui réduit le risque de détection avant toute attaque planifiée. Aucune formation spéciale n’est requise si l’on a l’intention d’attaquer, de blesser et de tuer des innocents au hasard.

Viser et tirer avec une arme à feu, atteindre des cibles mobiles à une distance raisonnable n’est pas aussi facile que beaucoup pourraient le croire. Saisir un couteau bien caché et poignarder au hasard des personnes dans un espace confiné est malheureusement simple, même sans entrainement, ni formation.

Établir de vrais risques opérationnels.

Il est incontestable que ces risques et menaces opérationnels ont été évalués en partie en fonction d’une mauvaise compréhension des attaques au couteau, de leurs classifications incorrectes, ainsi que de la conclusion ou de l’interprétation déformée des rapports médicaux. Historiquement, des « blessures au couteau, coupures » ont été signalées comme des « blessures par coup de couteau ». Nous avons été éduqués, informés, habitués à croire à tort que les deux signifient la même chose.

Cela signifie que l’on pourrait faire valoir que le résultat de certaines évaluations des risques peut être considéré comme « discutable », ce qui, par la suite, ait mis en évidence la nécessité d’un blindage de corps résistant aux coups de couteaux, pénétration, afin d’atténuer ce risque précis.

Mais est-ce vraiment aussi clair et simple ?

Ian Horsfall et Mathew Arnold, du Groupe Impact and Armour du Département d’ingénierie et de sciences appliquées de l’Université Cranfield (Académie de défense du Royaume-Uni) ont écrit un article complet sur « Protéger contre les attaques au couteau ». On peut y lire :

« Une enquête rétrospective sur les données des admissions à l’hôpital qui a contribué à l’élaboration de la norme, a suggéré que 63 % des blessures attribuables à des armes tranchantes étaient des événements de TYPE ENTAILLE ».

L’intention d’un agresseur est très probablement et sera très probablement toujours de poignarder une victime. Cependant, en raison des mouvements respectifs de l’assaillant et de la victime l’attaque sera plus susceptible d’entraîner des blessures par entaille!

Le ‘Journal of Clinical Forensic Medicine’ a présenté un article exceptionnellement intéressant de A. Bleetman, C. H. Watson, I. Horsfall et S. M. Champion en 2003, intitulé :

‘Wounding patterns and human performance in knife attacks: optimising the protection provided by knife-resistant body armour’. Ce qui suit est un extrait de cet article :

« Les blessures au couteau à la poitrine comprenaient moins d’un quart des blessures au couteau chez les victimes d’une agression à l’arme tranchante décrite dans cette étude. Par conséquent, la plupart des coups de couteau ne seront pas évités par les systèmes de blindage, les gilets actuels ».

L’article développe :

« L’incidence élevée de blessures graves du côté gauche du corps est peut-être influencée par la position défensive de la victime, qui présente ce côté non dominant vers l’agresseur … il ressort clairement de la répartition des blessures lors d’attaques au couteau réelles qu’une protection contre les entailles est nécessaire pour les bras, le cou, les épaules et les cuisses. Même dans le futur, il ne sera manifestement pas possible de fournir une « armure » satisfaisante à une norme spécifique pour protéger le visage, la tête, le cou.

Bien sûr, les professionnels de la sécurité privée ou publique devraient être équipés avec des gilets conventionnels ou des gilets résistants aux coups de poignard (pénétration). Cependant, ce qui précède met clairement en évidence un besoin opérationnel supplémentaire : des vêtements résistants aux coupures, entailles, protégeant efficacement les artères clés, les muscles et les tendons de lacérations.

Une artère clé sectionnée conduit irrémédiablement à une perte conséquente et rapide de sang, un choc subséquent et, sans intervention rapide et efficace, à la mort. La coupe d’un muscle ou d’un tendon spécifique peut entraîner une immobilité immédiate et laisser la victime dans une position totalement sans défense.

Les bras, les avant-bras, les mains, sont particulièrement exposés à ces dangers pernicieux, résultant notamment de gestes et postures naturels instinctifs de défense. Voire illustration et descriptif ci-dessous. 

Cependant toutes les conséquences dramatiques décrites ci-dessus pourraient être évitées.

Les vêtements SlashPRO® Slash Résistant peuvent faire une réelle différence, offrant des mesures éprouvées, soigneusement testées sur le terrain et une protection fiable face aux coupures. Ils améliorent considérablement la sécurité personnelle de ceux qui nous protègent ou protègent nos infrastructures et nos événements.

Du point de vue de l’employeur, les blessures au travail entraînent de graves répercussions humaines, juridiques et financières. Du point de vue de l’employé, et en fonction de la gravité de celles-ci, cela peut également conduire à des chocs psychologiques de longues durées, une détresse continue, des douleurs physiques récurrentes, et dans le pire des cas, la mort.

À moins d’avoir suivi une formation intensive sur les armes et techniques de self-défense, même la plupart des professionnels en première ligne lèveront, par instinct, les bras et les mains face à une situation potentiellement hostile, afin de protéger leur visage et leur tête.

Ce n’est pas une honte, c’est normal, et seuls des spécialistes hautement qualifiés, issus des forces spéciales par exemple, réagiront différemment et plus efficacement. Cependant, nous devons comprendre que cette réaction très naturelle à elle seule exposera les zones extrêmement vulnérables du corps, et c’est précisément là que les vêtements résistants aux entailles peuvent faire une différence efficacement salvatrice.

Évaluations des risques

Comprendre le fait qu’être lacéré est un risque opérationnel réel et le fait que les vêtements résistants aux coupures atténuent ce risque spécifique, devraient très certainement être pris en considération lors de la réalisation d’évaluations futures des équipements de sécurité personnels.

De plus ces vêtements sont discrets, n’apparaissent pas comme conflictuels, offensants ou représentatifs d’une autorité.

Les professionnels en première ligne doivent adapter leur équipement aux types de mission dont ils sont chargés. Plus particulièrement ceux engagés dans des missions secrètes, d’infiltrations, comme ceux chargés du maintien de l’ordre, lors de manifestations, émeutes, interventions en milieu carcéral, ou de surveillance statique de sites à risques, ambassades par exemple, etc.

Robert Kaiser, PDG

Groupe PPSS

Cet article est une traduction libre, adaptée, d’un article publié dans sa version originale dans la publication ‘Counter Terror Business’ (Édition 41 – publiée le 07 février 2020).

Jean-Marc Ecoeur, Imsec Stratégie et Sécurité, 1802 Corseaux


ZONES À PROTÉGER

1. Le côté du cou et de la gorge avec la pomme d’Adam.

Dans cette zone se trouvent l’artère carotide et la veine jugulaire. Si l’une ou l’autre est sectionnée, l’agressé saignera à mort très rapidement. La carotide est à environ 4-5 cm sous la surface de la peau. Une perte de conscience apparaît après environ 5-15 secondes.

2. Une blessure profonde sur le côté externe du muscle pectoral peut potentiellement couper la veine céphalique qui saignera abondamment.

3. Une grosse entaille à travers l’avant du muscle deltoïde peut couper la veine céphalique.

4. Une incision à travers les biceps peut;

a) désactiver n’importe quel mouvement du bras et

b) comme y passent plusieurs veines, elle peut causer une perte de sang rapide.

5. Une coupure à l’intérieur de l’articulation du coude, peut atteindre :

a) une des nombreuses veines qui passent dans cette zone,

b) mais également les ligaments qui contrôlent les mouvements de l’avant-bras

6. Une coupure horizontale sur le cou et la gorge n’atteindra pas seulement la veine jugulaire et causera la mort, mais elle coupera également la trachée et les ligaments qui contrôlent les mouvements de la tête.

7. Une profonde blessure à travers le muscle pectoral détruira la capacité à donner des coups.

8. Une puissante taillade verticale, conduisant à la pénétration de la paroi abdominale, entraînera une perte de mouvement et une possible éviscération.

9. Une puissante entaille horizontale à l’abdomen menant à une pénétration de la paroi abdominale entraînera une perte de mouvement et une possible éviscération.

10. Une coupure oblique pénétrant de plus de 3 cm à l’intérieur de l’avant-bras entre le radius et la tête du cubitus coupera l’artère radiale (cette artère traverse le dessus du radius 3-6 cm derrière la base du pouce). La coupure de l’artère radiale peut entraîner l’inconscience en moins de 30 secondes et la mort en moins de deux minutes également.

11. L’artère brachiale coule le long de l’intérieur des bras. Cette artère est profonde, mais la couper entraînera une perte de conscience en moins de 15 secondes et la mort en moins de 90 secondes.